Gravures

Les gravures anciennes constituent un véritable voyage dans le passé. Expression artistique et illustration de la vie quotidienne, elles tenaient le même rôle que la photographie aujourd’hui. Pour nos prédécesseurs, les gravures constituaient donc tout à la fois des instruments de connaissance mais également d´évasion et, parfois, une arme politique.

De nos jours, ces gravures conservent leur valeur artistique propre. Elles peuvent servir d´objet de décoration, mais, également, de collection.

Scènes de genre.

isabey le retour

« Le retour », gravure de grand format, au pointillé, par L. Darcis d’après Jean-Baptiste Isabey, 1798.

En 1795, Isabey présenta, au côté de ses portraits miniatures – pour lesquels sa renommée était déjà importante – plusieurs dessins particulièrement ambitieux. Un duo retint tout particulièrement l’attention du public : « Jeune homme partant pour l’armée » et « Jeune homme revenant de l’armée », son pendant.
Notons que le sujet retenu était assez inhabituel chez l’artiste lorrain. Indubitablement, ces deux oeuvres faisaient allusion à la guerre qui se jouait sur les frontières, mais, également, à la levée en masse. La toute jeune République se trouvait menacée. Quant aux artistes, ils furent appelés « à célébrer l’ardeur patriotique et à soutenir l’effort des autorités en faveur du recrutement militaire », selon les mots mêmes de la Société populaire et républicaine des arts.
Par le biais de ce dessin, Isabey rendait donc hommage aux combattants de la liberté. En outre, on remarquera l’association de la mère et de son enfant. En effet, la République voyait dans les mères les éducatrices des futures générations de citoyens. Dès lors, la femme avait, en république, pour mission de transmettre activement valeurs et habitus républicains à sa progéniture.

boilly la marche incroyable

« La marche incroyable ». Gravure de Jacques Bonnefoy d’après un tableau de Louis-Léopold Boilly, 1798.

Le Moniteur du 5 nivôse an VII en donne la description suivante : « Parmi les groupes dont cette marche est formée, on remarque la scène d’un marchand d’argent, des Merveilleuses, des Incroyables, des dupes, et surtout un suppôt des fameux comités révolutionnaires, donnant le bras à une des célèbres tricoteuses, dignes prêtresses du culte de Robespierre. Derrière la marche, on voit l’un de ces élégants du jour renversé dans son cabriolet ».

saint cloud

« Arrivée de Bonaparte au château de Saint-Cloud ». Gravure de grand format, d’après un dessin d’Angelo Garbizza, an XI.

Saint-Cloud fut l’une des résidences officielles de Napoléon. Sous la Révolution, le château s’était considérablement dégradé. Ses meubles avaient été vendus et le parc se trouvait dans un état proche de l’abandon.
Napoléon, encore consul, réalisa rapidement que La Malmaison était bien trop petite pour le rôle qui lui était désormais destiné : constituer le centre directionnel du pouvoir consulaire. Il demanda donc au célèbre architecte Fontaine de commencer les travaux de restauration de Saint Cloud, travaux dont le coût total avoisina la somme colossale de trois millions de francs.

Retour Napoléon Tuileries mars 1815

« Retour de Napoléon le 20 mars 1815 ». Eau-forte aquarellée de François-Louis Couché, d’après Francois-Joseph Heim, 1816.


Portraits.

 Barras

Portrait du Directeur Jean-Paul Barras. Gravure coloriée de Pierre-Alexandre Tardieu, d’après un dessin d’Hilaire Le Dru, 1798. 

Jourdan gravure

Portrait du général Jourdan. Gravure aux pointillés de Gautier et Coqueret d’après un dessin d’Hilaire Le Dru, 1799.

Les généraux du Directoire – et, en l’espèce, l’un des vainqueurs de Fleurus – semblent avoir particulièrement recherché les pinceaux de ce peintre dont les oeuvres firent fréquemment l’objet de tirages gravés.

Bonaparte Consul gravure d'après Appiani

Bonaparte, 1er Consul. Gravure coloriée de Jean-Baptiste Moret d’après un dessin d’Andrea Appiani. 

Appiani dépeint Bonaparte sous les traits d’un jeune général, resplendissant dans son uniforme pourpre richement brodé d’or. Alerte et résolu, le Consul apparaît déjà comme un génie militaire, dont les capacités sont implicitement rappelées par les ornements de son baudrier porte-épée. Quant à la cocarde tricolore fixée sur son bicorne, elle démontre que Bonaparte forme un héritier de la Révolution.Le portrait est enchassé dans un trompe-l’œil figurant une surface en marbre.

Cette estampe coloriée à la main fut publiée à une époque où la popularité de Napoléon Bonaparte était au zénith. Néanmoins, son coût élevé – corollaire de sa grande qualité – limita probablement sa diffusion aux milieux les plus aisés.

DSC02384

Portrait équestre de l’Empereur Napoléon 1er. Gravure de Charles François Gabriel Levachez d’après un dessin de Carle Vernet.

Derrière l’Empereur, se tiennent les membres de son état-major, parmi lesquels on reconnaît Berthier et Murat.


Mode.

Costume parisien 1806

Planche des Costumes Parisiens, n°727, « Costume pour la promenade », 1806. 

Dessinées par des artistes tels Vernet, ces planches coloriées constituent une source incontournable pour appréhender les modes ô combien changeantes du Consulat et de l’Empire.